5e rapport du GIEC : le réchauffement climatique est « sans équivoque »

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6 ans après le 4ème rapport du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC), son président, le Dr Rajendra Pachauri, a présenté le Volume 1 « Changement climatique 2013 : les éléments scientifiques » du 5e rapport d’évaluation, suite à l’adoption du résumé à l’attention des décideurs. Consacré aux « éléments physiques du climat », ce volume 1 évalue les aspects scientifiques du système climatique et de l’évolution du climat. Décryptage et synthèse d’un bouleversement colossal largement sous-estimé.

Ce premier volume présente les faits, tels qu’ils sont observés et étudiés à travers le monde par des milliers de scientifiques. Ainsi, plus de 9 200 études ont été passées en revue par des milliers de contributeurs, relecteurs, auteurs et coordinateurs provenant de près de 40 pays différents. Ce rapport apporte de nouveaux sur la base de nombreuses analyses scientifiques indépendantes d’observation du système climatique, d’archives paléoclimatiques, d’études théoriques jusqu’aux simulations climatiques pour modéliser notre climat futur.

Objectif : fournir aux décideurs et au grand public un état des connaissances consensuel sur le changement climatique.

Ce premier volume présente les faits, tels qu’ils sont observés et étudiés à travers le monde par des milliers de scientifiques. Ainsi, plus de 9 200 études ont été passées en revue par des milliers de contributeurs, relecteurs, auteurs et coordinateurs provenant de près de 40 pays différents. Ce rapport apporte de nouveaux sur la base de nombreuses analyses scientifiques indépendantes d’observation du système climatique, d’archives paléoclimatiques, d’études théoriques jusqu’aux simulations climatiques pour modéliser notre climat futur.

Objectif : fournir aux décideurs et au grand public un état des connaissances consensuel[4] sur le changement climatique.

Source: http://www.notre-planete.info/actualites/3812-rapport-5-changement-climatique-GIEC

GIEC: Les points essentiels à retenir du volume… par developpement-durable

Les observations du système climatique s’appuient sur des mesures directes, sur la télédétection à partir de satellites ou via d’autres outils. Aujourd’hui, pour le GIEC, « Il est extrêmement probable que l’influence de l’homme a été la cause principale du réchauffement observé depuis la moitié du XXe siècle. Les preuves s’en sont multipliées grâce à l’amélioration et à la prolifération des observations, à une meilleure compréhension des réactions du système climatique et à l’amélioration des modèles du climat. Le réchauffement du système climatique est sans équivoque et, depuis 1950, on observe dans ce système de nombreux changements sans précédent à une échelle temporelle allant de quelques décennies à plusieurs millénaires.« .

Le réchauffement du système climatique et sans équivoque

Depuis les années 1950 beaucoup de changements sont intervenus dans le système climatique : l’atmosphère et les océans se sont réchauffés , l’étendue et le volume des neiges et glace ont diminué , le niveau des mers s’est élevé , les concentrations des gaz à effet de serre ont augmenté.

Les températures atmosphériques

Chacune des trois dernières décennies a été successivement plus chaudes à la surface de la terre que toutes les décennies précédentes depuis 1850. Dans l’hémisphère nord, la période 1983-2012 a été probablement la période de 30 ans la plus chaude depuis 1400 ans ! C’est-à-dire depuis l’optimum climatique médiéval (950 à 1250 après JC).

Pratiquement l’ensemble de la planète Terre a connu un réchauffement estimé à environ 0,85°C depuis 1880.

A l’échelle du globe il est très probable que le nombre de journées et nuits froides a diminué et que le nombre de journées et de nuits chaudes a augmenté. Il est probable que la fréquence des vagues de chaleur ait augmenté sur une grande partie de l’Europe, de l’Asie et de l’Australie.

Par contre, le degré de confiance reste faible quant à quant au rôle des activités humaines sur l’intensité et la durée des sécheresses ainsi que sur l’augmentation de l’activité des cyclones tropicaux.

Les précipitations

En moyenne sur les régions terrestres des moyennes latitudes de l’hémisphère nord les précipitations ont augmenté depuis 1901 avec un degré de confiance plus élevé à partir de 1951.

La fréquence et l’intensité des épisodes de fortes précipitations a probablement augmenté en Amérique du nord et en Europe, c’est moins certain sur les autres continents.

Les océans

Les océans jouent un rôle considérable dans l’atténuation du changement climatique en absorbant 90 % de l’augmentation de la quantité d’énergie reçue dans le système climatique. Cependant, les couches océaniques superficielles (moins de 700 m de profondeur) se sont réchauffées.

Il est très probable que les régions à salinité élevée (où l’évaporation domine le bilan d’eau en surface) sont devenus plus salines tandis que les régions à faible salinité (où les précipitations dominent) sont devenues moins salées depuis les années 1950.

La cryosphère

Sur les deux dernières décennies, la masse des calottes glaciaires a diminué. Les glaciers de pratiquement toutes les régions du globe ont continué à reculer et les étendues de la banquise arctique et du manteau neigeux de printemps de l’hémisphère nord ont diminué.

L’étendue du manteau neigeux de l’hémisphère nord a diminué depuis le milieu du 20e siècle, les températures du pergélisol ont augmenté dans la plupart des régions depuis le début des années 1980.

Enfin, de multiples éléments indiquent que même l’Arctique connaît un réchauffement important depuis le milieu du 20e siècle.

Le niveau de la mer

Depuis le milieu du 19e siècle, le taux d’élévation du niveau moyen des mers est supérieur au taux moyen des deux dernières millénaires. Le niveau moyen des océans s’est ainsi élevé de 19 cm au cours de la période 1901-2010, avec une accélération du phénomène :

  • 1,7 millimètres par an entre 1901 et 2010 ;
  • 2 millimètres par an entre 1971 et 2010 ;
  • 3,2 millimètre par an entre 1993 et 2010.

Depuis le début des années 1970 environ les trois-quarts de de l’élévation du niveau moyen des mers s’explique par la perte de masse des glaciers ainsi que par la dilatation thermique des océans.

Notons que le niveau moyen maximal des mers pendant la dernière période inter glaciaire (il y a 129 000 à 116 000 ans) était supérieur au niveau actuel d’au moins 5 mètres pendant plusieurs milliers d’années.

Les principaux responsables : les gaz à effet de serre d’origine anthropique

Ces constats montrent que le système climatique absorbe davantage d’énergie : le forçage radiatif a augmenté. Les principaux responsables sont, sans conteste, les gaz à effet de serre, émis massivement par les activités humaines.

Les concentrations atmosphériques des trois principaux gaz à effet de serre : dioxyde de carbone (CO2), méthane (CH4) et oxyde nitreux (N2O) ont augmenté pour atteindre des niveaux sans précédent depuis au moins 800 000 000 ans !

L’océan à absorbé environ 30 % des émissions anthropiques de dioxyde de carbone au détriment de son PH qui a diminué de 0,1 depuis le début de l’ère industrielle, ce qui signifie que les océans s’acidifient.

Ainsi, les émissions de CO2 ont entraîné un forçage radiatif de 1,82 watt par mètre carré ; les émissions de CH4, 0,97 w.m-2 et celles d’oxydde nitreux 0,17 w.m-2. Les émissions d’hydrocarbures halogènés (CFC, HCFC…) qui contribuent à l’appauvrissement de la couche d’ozone ont entraîné un forçage radiatif de 0,18 w.m-2.

D’un autre côté, les aérosols et leurs interactions avec les nuages ont contrebalancé une partie substantielle du forçage radiatif des gaz à effet de serre avec un effet estimé à -0,9 w.m-2. Les aérosols provenant des éruptions volcaniques peuvent également avoir un impact important sur le climat. Ce fût le cas entre 2008 et 2011 où plusieurs éruptions de faible intensité (comme la très médiatique éruption de l’Eyjafjöll) ont entraîné un forçage radiatif de -0,11 w.m-2.

Enfin, la contribution du Soleil au forçage radiatif est estimée à (seulement) 0,05 watt par mètre carré.

Ainsi, les facteurs naturels n’ont que peu contribué au forçage radiatif. Par conséquent, l’influence humaine sur le système climatique et sans équivoque et elle seule peut expliquer l’augmentation de l’énergie reçue dans le système climatique. En effet, les chercheurs en sont pratiquement certains : l’influence humaine a été détectée dans le réchauffement de l’atmosphère et de l’océan, dans les changements du cycle de l’eau planétaire, la fonte des neiges et des glaces, l’élévation du niveau marin moyen et la modification de certains extrêmes climatiques.

Le cinquième rapport du GIEC renforce donc le degré de certitude auparavant exprimé dans le quatrième rapport. Il est ainsi « extrêmement probable » que l’influence humaine a été la cause principale du réchauffement observée depuis le milieu du 20e siècle.

L’ampleur des changements climatiques à venir

Forts de ce constat, les scientifiques ont travaillé à l’élaboration de 4 scénarios plus ou moins pessimistes pour estimer l’ampleur des changements climatiques futurs : RCP2.6, RCP4.5, RCP6.0 et RCP8.5.
Le scénario RCP 2.6, qui implique de fortes réductions d’émissions de GES par la communauté internationale, est une nouveauté de ce rapport. Le RCP8.5 est le plus pessimiste, mais reste un scénario probable car il correspond à la prolongation des émissions actuelles.

En effet, limiter le changement climatique demandera une réduction significative et durable de nos émissions de gaz à effet de serre : une voie qui n’est manifestement pas du tout celle empruntée par nos sociétés.

Selon ces scénarios, la température moyenne à la surface du globe devrait ainsi augmenter de 0,3 à 4,8 degrés d’ici 2100 (par rapport à la période 1986-2005). L’augmentation de température moyenne du globe en surface pour la fin du 21e siècle dépassera probablement 1,5 degrés. Et dans seulement quelques années, la température moyenne à la surface du globe sera probablement entre 0,3 degrés et 0,7 °C supérieure à celle observée lors de la période 1986-2005.

Le niveau moyen des mers devrait augmenter de 17 cm à 38 cm d’ici 2050 et de 26 cm à près d’un mètre d’ici 2100, principalement sous l’effet de la dilation thermique de l’eau et de la fonte des glaciers. La calotte du Groenland pourrait même disparaître presque complètement, ce qui se traduirait par une hausse du niveau moyen des mers de 7 m.

L’océan continuera à se réchauffer et la chaleur emmagasinée pénétrera plus profondément dans les couches océaniques affectant la circulation océanique. Il est ainsi très probable que la circulation méridienne de retournement de l’océan Atlantique (CMOA) puisse s’affaiblir au cours du 21e siècle sans toutefois s’effondrer.

Il est très probable qu’au cours du 21e siècle l’étendue de la couverture de banquise arctique et son épaisseur continueront à diminuer de même que l’étendue du manteau neigeux de l’hémisphère nord au printemps (entre 7% à 28 % de perte) tandis que le volume des glaciers continuera de régresser (entre 15 à 55% de pertes).

L’étendue du pergélisol de surface jusqu’à 3,5 m de profondeur diminuera selon les projections de 37 % à 80% !

Ce qui pose problème dans le changement climatique c’est l’inertie du système. En effet, la plupart des caractéristiques du changement climatique persisteront pendant des siècles même si les émissions de CO2 étaient stoppées.

« Alors que les résultats issus de recherches scientifiques sont de plus en plus clairs, le défi est de plus en plus difficile à relever, en même temps que les solutions se font jour. Ces opportunités doivent être saisies et renforcées par les gouvernements, les entreprises, la société civile et les individus« , a déclaré le Secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), Christiana Figueres.

Un défi sans précédent pour l’humanité

« Le rapport du GIEC démontre que nous devons réduire considérablement les émissions mondiales afin d’éviter les pires effets du changement climatique« , a déclaré le Secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), Michel Jarraud. « Il contient également de nouvelles connaissances scientifiques importantes pouvant être utilisées afin d’aider les sociétés à s’adapter aux conséquences des changements climatiques. »

« Les changements climatiques sont un défi de long terme, mais qui exigent une action urgente, non pas demain, mais aujourd’hui et maintenant, étant donné le rythme et l’échelle avec lesquels les gaz à effet de serre s’accumulent dans l’atmosphère et les risques croissants de dépassement des 2 degrés Celsius d’augmentation de température« , a déclaré le Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), Achim Steiner.

Selon notre sondage d’octobre 2013, près des 70% des personnes ayant votées estiment que les nouvelles prévisions du GIEC sont plausibles, contre seulement 21% de personnes sceptiques.
Les faits ne manquent pas, la certitude scientifique n’a jamais été aussi forte et consensuelle. Il ne manque plus que la volonté de tous les Hommes.

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